Rémi et la chocolaterie… ajolaise
Rémi Arnould l’audacieux et talentueux chocolatier vosgien.
©Bertrand Munier
Qui n’a pas rêvé un jour de rencontrer l’incroyable Willy Wonka pour parcourir les dédales de son extraordinaire chocolaterie ? Assurément… peu de personne ! Du rêve à la réalité, il y a souvent un hiatus considérable. Pourtant ! Aux confins des Vosges et de la Haute-Saône, il n’est nullement besoin de trouver un ticket d’or dans sa tablette de chocolat afin de s’extasier devant les merveilles de Rémi Arnould. Dans son univers empreint des effluves de cacao, de noisettes torréfiées, de vanille… il a repoussé les limites de l’imaginaire pour ouvrir, sur sa terre ajolaise, son propre magasin en octobre 2016. Focus sur un jeune et talentueux chocolatier, débordant de créativité…
Rémi Arnould et sa chocolaterie éponyme.
©Bertrand Munier
Le talent n’attend pas les années. Cet adage sied parfaitement à Rémi Arnould. À 26 ans, il franchit le Rubicon pour créer sa propre chocolaterie, et ce, chez lui au Val d’Ajol dans les Vosges. Dans son magasin flambant neuf mâtiné de bois de la région, il peut rosir de fierté depuis ses premiers pas dans la profession.
Frais émoulu du lycée professionnel hôtelier vosgien de Gérardmer, riche d’un bac-pro alimentation (spécialité, pâtissier chocolatier), il s’envole pour le Nouveau-Monde pour se fixer au Canada à Montréal où le mariage des cultures, des langues et des saveurs est criante. Fort de tous ces métissages et désireux d’étoffer son bagage professionnel, il s’ouvre à l’international grâce à la complicité de son compatriote Ludovic Fresse, intervenant au sein de la notoire enseigne « Chocolats Privilège ». Arrivé initialement pour une période de douze mois, il y reste finalement dix-huit. La suite ? Elle se conjugue avec un retour dans l’Hexagone à Paris pour participer à la finale de la Coupe de France des jeunes chocolatiers confiseurs. Un évènement qui démontre le sérieux, l’implication, la qualité créative et d’exécution des futurs grands de la profession. Dans la Capitale, il présente son œuvre artistique des quatre éléments du symbole solaire : le feu (une boule incandescente), la terre (une fleur), la mer (un poisson) et l’air (un papillon). L’ensemble réalisé entièrement en chocolat et qui soulève une salve d’applaudissements.
Remettant en permanence l’ouvrage sur le métier, ne voulant pas demeurer sur ses acquis, Rémi Arnould pose ensuite son tablier au Grand-duché du Luxembourg à la pâtisserie Oberweis pour emmagasiner encore et encore de l’expérience. Puis… changement de cap ! Retour à ses racines natales ! Il jette l’ancre au restaurant ajolais « La Résidence » dont le seul nom bruisse avec éclat dans les lacis de la gastronomie régionale grâce au chef Cédric Bongeot. « J’ai trouvé en ces lieux, comme pâtissier chocolatier, un art de vivre familial, mais également une grande rigueur d’exécution », avoue-t-il sincèrement. Conjointement à son travail et pour asseoir sa future entreprise sur des bases solides, il crée un laboratoire dans la maison de ses parents.
S’ingéniant à fabriquer des chocolats haut de gamme, il essaime les salons terroirs pour transformer peut-être un jour… la chenille en papillon. Cette métamorphose se réalise à l’automne 2016 grâce à l’aide bienveillante de son père et d’une poignée d’amis et voir son vœu pieux se réaliser. C'est-à-dire, avoir sa propre chocolaterie au Val d’Ajol dans un magasin flambant neuf (dixit l’intéressé).
Rémi Arnould explique sans ambages sa nouvelle vie : « Avoir son propre commerce est à la fois un bonheur extrême mais également un challenge excitant. Evidemment, l’investissement est important. Il est à la fois financier et personnel. Je ne compte pas mes heures entre le travail au laboratoire, la vente au magasin et sur les différents salons de la région pour me faire connaître. Toutefois, à 26 ans, c’était le moment idoine pour me consacrer à une telle entreprise. »
Avec célérité, les premières gourmandises du jeune chocolatier vosgien aiguisent la curiosité puis l’envie de nombreux clients. Pour savourer totalement la puissance et la complexité de ses chocolats de très grande qualité, Rémi Arnould est intarissable sur son métier : « Le chocolat est une matière noble qui allie la brillance et l’onctuosité, qui se travaille de mille façon. En péroraison, c’est magique ! » Cette magie s’opère quotidiennement mais également de manière plus prononcée en périodes festives comme à Noël, au Nouvel An, à la Saint-Valentin, à Pâques…sans oublier au cours de la célébrissime Foire au Andouilles du Val d’Ajol. De prime abord, cela paraît antinomique aux règles absolues de cette divine charcuterie de voir apparaître une andouille en chocolat. Que nenni ! Les grands maîtres de la confrérie des Tastes-Andouilles ont donné leur accord avec bien sûr la bague officielle aux armes de la ville. Aujourd’hui, il est le produit phare de son entreprise aux côtés du sympathique petit cochon (mi chocolat noir, mi chocolat blanc), du panel de tablettes au chocolat aux myrtilles, à l’huile essentielle de sapin des Vosges, au safran plombinois de son ami Richard Thiery, au café vosgien Canton de Granges-sur-Vologne… À ce rayon, il a adjoint celui des guimauves aux fruits phares de la région (cerise, mirabelle et myrtille).
Pour la Foire aux Andouilles, le facétieux petit cochon Apollon… tout en chocolat.
©Bertrand Munier
En ce qui concerne l’andouille au chocolat du Val d’Ajol de Rémi Arnould, elle se compose de praliné noisette maison et de noisettes de Piémont IGP (Indication géographique protégé), de gousse de vanille Bourbon, de chocolat noir, d’amandes Valencia, de raisins secs golden d’Afrique du Sud et de riz soufflé. Une pure merveille pour le plaisir des yeux et surtout du palais.
Andouille et blason de la ville du Val d’Ajol
Seuls les charcutiers ou chocolatiers, fabriquant sur place au Val d’Ajol, ont le droit d’apposer la bague officielle sur leurs produits. Comme le souligne l’Union des Cercles généalogiques lorrains, il s’agit du blason figurant sur le sceau du Val d’Ajol au XIVe siècle. Sur celui-ci l’écu est notamment rehaussé de l’inscription « AD » signifiant Adiacum, qui vient d’Adiako (sans servitude). Quant aux deux clefs, elles indiquent que la commune dépendait de l’abbaye voisine de Remiremont.
Andouille au chocolat de Rémi Arnould avec la bague officielle ajolaise.
©Bertrand Munier
Une pluralité de chocolats aussi beaux que bons !
©Bertrand Munier
Proposant des chocolats marqués de sa propre personnalité, cet artisan vosgien peut s’enorgueillir d’avoir osé un pari audacieux en ouvrant un magasin au Val d’Ajol. Désormais, Willy Wonka a un digne successeur et il se nomme… Rémi Arnould.
« Rémi Arnould Chocolatier »
50 Grande Rue
88340 Le Val d’Ajol
Ouvert le mercredi, jeudi et samedi de 09H00 à 12H00 et de 14H00 à 18H30
Vendredi de 14H00 à 18H30
Dimanche de 09H00 à 12H00
Tél : 03 29 30 60 98
Tél : 06 74 94 93 71
Mél : ra.chocolatier@gmail.com
Facebook : www.facebook.com/ra.chocolatier
Rémi Arnould défend ardemment sa ville du Val d’Ajol, les produits de sa région et bien sûr son merveilleux métier de chocolatier.
©Bertrand Munier